Tout le monde peut le constate, les prix des carburants ne cessent plus depuis longtemps d’augmenter et de façon plus rapide encore depuis maintenant quelques mois. La faute à la crise, aux guerres au Moyen-Orient et surtout à la demande croissante des pays émergeants, Chine en tête, qui, par le mécanisme d’équilibre entre l’offre et la demande, a induits une augmentation presque aussi brutale de la valeur de l’or noire.
Oui mais voilà, les fluctuations du prix du pétrole ne sont pas seules à influencer celles du litre de carburant. Ainsi, pour répondre à tous les consommateurs qui ne comprennent pas pourquoi les prix à la pompe ne suivent pas proportionnellement celui du baril de pétrole, l’explication tient en 3 raisons simples développées ci-dessous :
1 – Le prix de la matière première (pétrole) ne représente qu’une part du prix de vente. Pour faire simple, le prix de vente est l’addition du coût des matières premières, du coût de raffinage et de distribution, des taxes et de la marge commerciale choisie par l’entreprise. On pense souvent à tord que c’est cette marge que les entreprises pétrolières tentent d’augmenter de façon cachée.
Imaginons que le prix du Gazole soit actuellement à 1€ le litre et que chacun des coûts précédents représente ¼ du prix de ce litre. Imaginons également qu’à ce moment là le prix du baril soit de 100 dollars, et que 1€ = 1$. Le prix du baril est alors de 100€.
Si maintenant le prix du baril double, la part de matière première passe de 0,25€ à 0,50€ (le double également) et le prix du Gazole de 1€ à 1,25€ soit une augmentation de 25%.
On est très loin d’avoir doublé le prix du litre.
2 – Le prix du baril est exprimé en dollars et non en euros.
Revenons à la répartition de départ avec un prix de Gazole à 1€. Si le dollars double de valeur (1$ = 2€), là aussi la part de matière première double à 0,50€ et on a donc une augmentation du prix du litre de Gazole malgré un prix du baril resté constant à 100$.
3 - Les prix du baril de pétrole brut et ceux des produits raffinés (essence, gazole) sont fixés sur des marchés financiers distincts. Si l’offre et la demande de pétrole au niveau mondiale stagnent, le prix du baril fera de même. En revanche, si en France nous avons un pic de la demande, le prix de l’essence va logiquement augmenter et ceci sans avoir vu le prix du baril s’accroître d’un seul centime.
On se rend donc compte que pour soulager des consommateurs exprimant régulièrement un sentiment d’injustice de la part des grands groupes pétroliers, ces derniers ne disposent finalement pas d’une grande marge de manœuvre.
