Pour lutter contre les effets de la crise dans le domaine du transport routier, la commission européenne a demandé à un groupe de huit experts, dont le français Michel Savy, de réfléchir sur ce qui peut être mis en oeuvre rapidement.
Ce groupe s’est notamment penché sur une loi sur le cabotage qui limite les opérations au nombre de trois dans un délai de 7 jours pour tous les transporteurs de l’UE. Dans le but d’améliorer la productivité des entreprises de transport en réduisant les trajets à vide, ils préconisent de faire passer cette règle à 4 jours d’opérations illimités.
Or, si la loi des trois opérations en 7 jours a été mise en place c’est, à la base et avant tout, pour éviter la concurrence déséquilibrée en obligeant notamment les véhicules à revenir dans leur pays d’origine dans ce delais de 7 jours. Il est donc évidant que si la préconisation aboutie à un changement de cette loi, les sociétés de transports vont, certes, avoir une plus grande flexibilité dans leur activité, mais également une concurrence accrue à laquelle ils vont devoir s’adapter.
Ce problème n’est pas anodin notamment en termes de gestion d’une flotte de véhicules puisque si les opérations sont plus denses, cela va demander une organisation plus stricte de la part des managers. Et lorsqu’il s’agit d’être parfaitement au point face à la concurrence, les investissements dans les systèmes d’aide à la gestion de flotte vont s’avérer indispensables. Il s’agit dans ce cas moins d’une question de réduction des coûts de consommation de carburant mais plus de préservation de la qualité du service auprès des clients en s’assurant que la marchandise est livrée à l’heure.
Reste que rien n’a encore été décidé mais si la commission écoute ses « sages », nul doute que le marché du transport routier en Europe sera profondément perturbé et que dans une zone de compétitivité importante, l’innovation technologique se présentera comme une sérieuse bouée de sauvetage.
