Le blog de la gestion de flotte

Une baisse du prix des péages?

Rédigé par John Harrington | 15 octobre 2014 07:59:38 Z

Après l’abandon de l’écotaxe, il y a quelques jours, le ministre de l'Économie et des Transports, Emmanuel Macron et la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, ont pour projet de mettre à contribution les concessionnaires autoroutiers.

En effet, le dernier rapport de l'Autorité de la concurrence dénonce une rentabilité exceptionnelle de ces compagnies dont les marges de 20 à 24% après impôts sont assimilables à une rente. Cela pourrait combler le manque à gagner de la suppression de l’écotaxe estimée à 450 millions d’euros en 2015. Les péages peuvent constituer une charge importante pour une entreprise possédant une flotte.  Allons-nous connaître une baisse du prix des péages et donc permettre aux entreprises de réduire leurs coûts ?

Quelles mesures mettre en place?

Comme l’a déclaré le ministre de l’Economie, il faudrait une "modification de la formule tarifaire" contenue dans les contrats de concession passés avec les sociétés privées en question. Les prix des péages sont aujourd’hui basés sur l’inflation. Il suffirait de de changer de variable, comme le trafic, pour "limiter leur augmentation, voire à rendre possible leur baisse".

Seulement ces mesures ne sont pas si simples à mettre en place. Les contrats ont été signés pour une durée de concession qui va aujourd'hui de 2027 à 2033! Pourquoi ces sociétés décideraient de modifier leurs contrats qui leur sont favorables ?

Aujourd’hui, les sociétés d’autoroutes appartiennent à de grands groupes de BTP, tels que les Français Eiffage (APRR, AREA) et Vinci (ASF, Cofiroute, Escota) ou l'Espagnol Abertis (Sanef, SAPN). Malgré le bon résultat de leurs sociétés d’autoroute, ces entreprises ont subit les effets de la crise économique.

C’est pourquoi le gouvernement veut lancer un plan de « relance autoroutier ».

Qu’est ce que le plan de "relance autoroutier" ?

Ce dernier prévoit 3,6 milliards d'euros de travaux à la charge des sociétés concessionnaires, en contrepartie d’un allongement moyen de trois ans de la durée de leur concession. "Si le plan de relance autoroutier peut constituer un facteur favorable à l'emploi et à l'investissement, la prolongation – jusqu'à six ans pour un cas – de la durée des concessions doit être l'occasion d'une renégociation avec les sociétés d'autoroutes, dans laquelle l'État doit reprendre la main" estime le rapport de l’Autorité de la concurrence.

Le plan est actuellement soumis à l'approbation de la Commission européenne, puisqu'il s'agirait de rallonger cette durée des concessions sans nouvelle mise en concurrence.

En cas de validation de la Commission européenne, ce plan pourrait être le meilleur moyen pour le gouvernement de parvenir à changer les contrats de ces concessionnaires autoroutiers et ainsi permettre une baisse du prix des péages pour les usagers.

Pour d'autres, comme Jean-Paul Chanteguet, président et rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'écotaxe, la solution serait de nationaliser les autoroutes.