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L'apnée du sommeil : comment les entreprises doivent faire face ?

Rédigé par Pierre Goarant | 3 mars 2016 09:00:00 Z

La fatigue au volant est responsable d’un tiers des accidents sur autoroute. Ces collisions sont généralement graves et voire fatales. Tout simplement parce que les conducteurs qui ont accumulé une grande fatigue, ne possèdent pas tous leurs moyens pour contourner le danger.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette fatigue : cela peut être lié à des problèmes de sommeil en raison d’un manque de récupération, des temps de repos trop courts ou peu réguliers, ou encore la prise de médicaments qui provoquent la somnolence. Mais ces symptômes peuvent aussi révéler la présence d'une maladie: l’apnée du sommeil.

Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est une pathologie répandue dans les pays occidentaux. Environ 4 à 5 % de la population française seraient victimes de ce syndrome, soit environ 3 millions de personnes. En plus de la somnolence durant la journée, on peut noter des troubles cognitifs qui prédominent sur l’attention, les fonctions exécutives et la mémoire. Ces éléments peuvent grandement nuire à la capacité à conduire et augmentent le risque d’accident.

ll est donc très important que le SAS soit diagnostiqué et traité correctement. Voici une liste non exhaustive des symptômes:

  • Ronflement bruyant
  • Pauses respiratoires
  • Réveils nocturnes avec sensation d’étouffement
  • Changements répétés de positions au cours du sommeil
  • Maux de tête ou fatigue au réveil
  • Sueurs nocturnes

En cas de doute, consultez un médecin.

Le Parlement européen a mis en place de nouveaux changements concernant le permis de conduire pour les particuliers, mais surtout pour les conducteurs qui utilisent leurs véhicules dans le cadre de leur travail. Ces nouvelles réglementations s'adressent notamment aux personnes atteintes de l'apnée du sommeil et la somnolence diurne (somnolence dans la journée).

Voici certains points clés développés par l’Union européenne :

11.3.
Pour les candidats ou conducteurs pour lesquels il existe une suspicion du syndrome de l'apnée obstructive du sommeil modéré ou sévère, un avis médical plus approfondi doit être recueilli auprès d'un médecin agréé avant la délivrance ou le renouvellement du permis de conduire. Il peut leur être recommandé de ne pas conduire jusqu'à ce que le diagnostic soit confirmé.

11.4.
Le permis de conduire peut être délivré aux candidats ou conducteurs atteints du syndrome de l'apnée obstructive du sommeil modéré ou sévère qui démontrent que leur affection fait l'objet d'un contrôle approprié, qu'ils suivent un traitement adéquat et qu'il y a une amélioration de leur somnolence, le cas échéant, qui est confirmée par un avis médical autorisé.

11.5.
Les candidats ou conducteurs atteints du syndrome de l'apnée obstructive du sommeil modéré ou sévère sous traitement sont soumis à un examen médical régulier, au moins tous les trois ans pour les conducteurs du groupe 1, et au moins chaque année pour les conducteurs du groupe 2, afin d'établir dans quelle mesure le traitement est respecté, s'il est nécessaire de poursuivre le traitement et si une bonne vigilance est maintenue.»

Comment une entreprise  doit faire face au problème de SAS ?

Les entreprises employant plusieurs conducteurs devraient les former, ainsi que les responsables de flotte, à surveiller l’apparition des différents symptômes décrit précédement.

Si ces symptômes apparaissent chez un de vos conducteurs, une consultation chez le médecin traitant dans les plus brefs délais est nécessaire.                       .

Des contrôles de santé annuels peuvent également aider à identifier les personnes souffrant potentiellement du SAS. Certains problèmes de santé courants tels que l'obésité, l'hypertension ou le diabète peuvent aider à identifier le SAS chez les conducteurs qui pourraient ne pas l’avoir remarqué eux-mêmes.

Les organismes de sécurité routière conseillent les employeurs d'être compatissants envers  les conducteurs atteints du SAS. La plupart des conducteurs ne veulent pas admettre qu'il y a un problème par peur de perdre leur poste. Les employeurs peuvent éviter cela en sensibilisant les responsables hiérarchiques de la gravité de cette maladie et sur les conséquences qui peuvent en découler.

Cette maladie peut être traitée. Plus vite elle sera diagnostiquée, plus vite le médecin trouvera un traitement adapter pour retrouver un sommeil ininterrompu.